Centre de voirie et locaux annexes à Genthod

2015

Dans un contexte très arborisé, le projet se matérialise sous la forme d’un corps abstrait et minéral ne présentant que trois ouvertures. Les deux premières, constituées de portes pour véhicules, entrent en dialogue avec les grands arbres du côté Sud du site. La troisième, de hauteur plus modeste, est une fenêtre en longueur à l’échelle des habitations du quartier, côté Nord-Ouest.

Le projet s’organise sur deux niveaux en tirant profit de la déclivité du terrain naturel en direction du Sud-Ouest. Il se présente sous la forme une grande halle rectangulaire pour la voirie et les pompiers au rez supérieur, les locaux de services ainsi que ceux prévus à la location à des tiers se situant au rez inférieur.

Le plan de la halle est libre dans la mesure où celui-ci ne se compose que d’une enveloppe, de 16 colonnes et d’une toiture, ceci dans le but de rechercher la plus grande flexibilité dans son agencement intérieur. Que ce soit le stationnement des véhicules, les espaces de stockage et de manutention, ainsi que les locaux avec des besoins très spécifiques (ateliers, produits chimiques, plantes délicates, etc...), la réversibilité, les rocades éventuelles et le scénario d’une extension demeurent possibles grâce à la configuration sérielle de la halle, équipée de portes sectionnelles sur toute la largeur de sa grande façade. Elle est orientée côté Sud-Est (à l’abri de la bise) pour limiter au maximum les nuisances dans le quartier d’habitation.
La toiture en porte-à-faux de 3.0 m permet des entretiens de matériel et de véhicules à l’extérieur du bâtiment.

Devant la façade principale, une grande place de manoeuvres permet le stockage non-public ainsi que le stationnment des véhicules du personnel. Le point d’inflexion du mur de soutènement se situe au droit du cèdre à préserver, définissant la fin de la place en béton. Des fondations ponctuelles du mur sont envisagées dans ce secteur pour ne pas abîmer les racines de cet arbre majestueux.

Le rez inférieur se compose de tous les espaces annexes nécessaires au bon fonctionnement des services de voirie et des pompiers. Ceux-ci gravitent autour de la salle de réunion, lieu propice aux rencontres conviviales. Ils sont reliés à la halle par deux escaliers qui fixent la limite entre espaces chauffés et espaces hors-gel.

La partie Sud-Ouest du rez inférieur est occupée par la station de lavage fermée, un local séparé pour le chargement du sel ainsi qu’une surface modulable destinée à la location à des tiers. La grande hauteur demandée pour le lavage a pour incidence une surélévation d’une partie du fond de la halle au rez inférieur (158 m2 y.c. plan incliné) et permet, occasionellement, de servir de quai de déchargement. Ainsi, ces locaux disposent d’un accès indépendant et il n’est pas nécessaire de franchir le portail du site au rez supérieur pour accéder au bâtiment. L’entrée de service côté Sud-Ouest (qui est également une voie de fuite) permet un accès direct aux vestiaires lors d’interventions de grande urgence des pompiers, ainsi que pour les livraisons de nourriture et boissons (cuisines voirie et pompiers, salle de réunion avec bar).

Le développement du projet passe par la recherche de solutions constructives simples et pragmatiques. Par la rudesse des usages liés aux engins et le stockage à l’intérieur de la halle ainsi que la volonté d’affirmer son identité par une enveloppe minérale, le mur de périphérie est proposé en béton isolant de 500 mm. Cette épaisseur est suffisante pour maintenir les locaux hors-gel. En toiture, par contre, il n’est pas intéressant d’utiliser du béton isolant car sa résistance est divisée par deux et le fluage n’est pas maîtrisé. C’est pour cette raison qu’un béton traditionnel (selon la norme SN EN 206-1) a été choisi, ainsi qu’un complexe d’étanchéité et d’isolation de toiture plate végétalisée traditionnelle. La lumière naturelle est amenée à l’intérieur de la halle de manière homogène par des lanterneaux disposés en quinconce ainsi que par les portes sectionnelles.

L’installation d’aération douce puise l’air extérieur via un puits canadien; Elle est complétée par une pompe à chaleur équipée de sondes géothermiques.La capacité élevée du béton à stocker la chaleur permet d’emmagasiner les apports excédentaires pendant les jours chauds. En hiver, les rayons du soleil pénètrent plus facilement dans les locaux, sa hauteur dans le ciel étant moindre.