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CEB, Centre d’Entretien des routes de Boudry

2023

Boudry (NE)

5ème prix

Le Centre d’entretien routier de Boudry a été construit en pleine période Post-Moderniste; les bâtiments de cette période sont en principe reconnaissables à l’usage de la brique silico-calcaire, ainsi que l’articulation des détails constructifs entre eux. On commence cependant à y déceler des changements : disparition de la symétrie en faveur d’une composition équilibrée de l’ensemble, ainsi que l’apparition d’éléments formels qui font penser au déconstructivisme (auvent des silos à sel, halle de lavage et station à carburants), notamment aux « folies » du parc de la Villette à Paris de l’architecte suisse Bernard Tschumi.

L’ensemble a bien vieilli, il est désormais «mûr» pour une seconde jeunesse afin de faire face aux défis du futur.

Le projet Orange Mécanique est compact, et vise une grande efficience par l’implantation stratégique des bâtiments pour faciliter les manœuvres, les déplacements des piétons, le stationnement des véhicules ainsi que les aires de stockage.

 

Halle à camions

 

Pour l’heure les espaces administratifs sont contenus dans la grande halle, orientés au Nord-Ouest et au bénéfice d’une paroi vitrée d’une grande qualité spatiale permettant d’avoir une vision d’ensemble de la halle. L’espace actuel n’est pas suffisant pour accueillir au rez-de-chaussée l’ensemble des locaux et des places de stationnement voulus par l’entité NEVIA et le SPCH. Il subsiste cependant la possibilité d’étendre la mezzanine en direction du Sud-Ouest pour augmenter la surface de stockage des agrégats.

Le fonctionnement actuel de la halle est très rationnel, aussi les adaptations proposées pour répondre au programme sont peu importantes, le changement essentiel consistant à ajouter 2 trames structurelles à la halle côté Sud-Ouest (2 x 6.96 m), et ainsi englober la cage d’escalier à l’intérieur de la halle pour compléter l’espace manquant et pallier au problème de surchauffe estivale. De cette manière la longueur de la halle reste inférieure aux 100 mètres autorisés par le règlement de construction.

Il devrait être plus économique de conserver l’isolation existante et de compléter la façade avec une nouvelle couche (au lieu de tout remplacer) après avoir réparé et complété ce qui est nécessaire. Cette nouvelle couche, y compris sa sous-construction est imaginée en bois, et le réemploi des tôles sinusoïdales pourrait être intéressant, quitte à les utiliser à d’autres fins, par exemple pour un autre projet industriel. Les vitrages seront quant à eux entièrement remplacés par des vitrages triples avec coupure thermique, complétés par des protections solaires, car même en façade Nord-Ouest elles auront leur utilité.

Pour l’assainissement énergétique de la toiture, une nouvelle isolation sera posée directement sur la toiture existante après le retrait du gravier, qui sera remplacé par une végétalisation extensive pour faire de la rétention d’eau. Les lanterneaux seront quant à eux entièrement remplacés et complétés par des protections solaires et des ouvertures zénithales de ventilation.

Centre Administratif

Les services administratifs souffrent pour l’heure d’un problème de visibilité car malgré leur importance, se voient relégués au second plan dans la halle dédiées aux camions. Le projet propose un nouveau bâtiment autonome à l’extrémité Est du site, placé sur la ligne du plan d’alignement en face du giratoire pour qu’il occupe de moins de place possible, tout en étant bien visible et facilement identifiable depuis l’entrée du site.

La structure et les façades sont imaginées en bois, avec les noyaux de services dans une couche centrale en béton. La structuration des espaces de travail s’inscrit sur une trame de 2.0 m de largeur et une profondeur de 5.0, pour une flexibilité maximale et la possibilité d’évolution dans le temps.

Le bâtiment administratif forme un écran de protection phonique de la zone d’habitation à moyenne densité (ZMD). Dans sa continuité le long de la Route des Buchilles, la zone de stockage extérieur pourrait être appelée à être convertie en dépôt couvert, ce qui limiterait encore plus les nuisances.

Phasage de construction

Avant de débuter toute opération de cette importance, il est vital de s’assurer que le centre puisse rester opérationnel pendant l’exécution des travaux, ainsi le projet présenté peut être structuré en 3 phases principales :

Etape 1

Comme le programme est important, il s’agit préalablement de créer la place nécessaire et de transférer son centre névralgique avant d’intervenir sur les bâtiments existants. Ainsi, l’étape 1 consistera à construire le Centre Administratif, les nouveaux locaux techniques, le stationnement en sous-sol et le dépôt couvert (fermé et non-chauffé).

Etape 2

Il convient de diviser l’étape 2 en 2 volets distincts : le premier consistera à créer les extensions (halle à camions et laboratoire) par l’ajout de surface supplémentaires ainsi que l’assainissement des façades et des toitures. Puis, dans un second temps d’agir sur les aménagements intérieurs de la grande halle. De cette manière le Centre Administratif jouera le rôle de back-up pour les locaux de planification, de donnée d’ordre, de réfectoire et de vestiaires.

Etape 3

L’étape 3 pourrait être appelée la « consolidation », qui vise à renforcer les infrastructures périphériques telle que l’ajout d’un silo à sel, la rénovation de la station de lavage, l’extension du pôle carburants par l’ajout de la station à hydrogène. En cas de nécessité d’un point de vue fonctionnel, ou si les nuisances à l’égard de la zone d’habitation s’avéraient trop importante, la couverture de la zone de stockage extérieur et sa transformation en dépôt couvert parachèvera l’ensemble.

Flux de circulations

 

La manière de circuler sur le site est à ce jour cohérente et rationnelle, elle n’appelle pas de grands changements. Les sens de circulation dans la halle à camions, les stations de lavage et carburants ainsi que le secteur des silos à sel restent inchangés.

 

La parcelle n° 7397 qui est actuellement libre de toute construction joue un rôle essentiel dans le phasage de travaux ainsi que la répartition du programme. Le parking souterrain sert non seulement à l’accueil d’un grand nombre de véhicules, mais il sert également d’assise au couvert extérieur fermé et établit une connexion « au sec » avec le Centre Administratif, les locaux techniques et IT.

Dans un souci de protéger les piétons du trafic sur le site et les faire émerger aux endroits stratégiques, la largeur des rampes d’accès et de sortie a été élargie pour les accompagner lors de leurs déplacements, de manière parallèle et bien visible des véhicules en mouvement, elles constituent également les sorties de secours.

Le couvert fermé s’inspire de la halle à camions existante avec une allée centrale, avec une mezzanine au-dessus du secteur SPCH équipée d’un pont roulant pour permettre la rocade des agrégats lors du changement été / hiver.

Laboratoire

 

Le LEAR (laboratoire d’essais et d’analyses routières) réalise des essais et des analyses pour le compte du SPCH. Celui-ci est accolé à l’Atelier (bâtiment 220) et sera au bénéfice d’une autonomie totale par rapport aux autres services du centre. Sa typologie s’inspire de l’Atelier contre lequel il sera construit, avec la particularité d’être légèrement moins élevé, pour satisfaire le règlement de construction et ne pas être en dérogation par rapport à celui-ci. La zone de stockage à l’air libre du côté Sud-Ouest est végétalisée et habillée de pavés-gazon.

De manière générale, les zones de stationnement à l’air libre ainsi que les zone de stockage sont traitées au moyen de pavés-gazon pour être considérés comme des espaces verts et faciliter l’infiltration des eaux dans le sol au moyen de revêtements perméables.